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La relaxation

Le mot relaxation vient du latin "relaxatio" qui signifie le repos, la détente. Aujourd'hui il peut s'agir de la décontraction musculaire elle-même ou des méthodes pour y accéder.

Bien que dans le langage populaire elle soit synonyme de technique anti- stress de détente elle recouvre pour le thérapeute médical et para-médical une dimension psychologique plus complexe: elle met en effet en jeu l'ensemble de la personnalité du sujet et est donc en lien avec son affectivité et son psychisme.

Durand de Bousingen définie les méthodes de relaxation comme des "techniques d'entrainement visant à obtenir une maîtrise de certaines fonctions corporelles et, par la -même, le contrôle de certains processus mentaux". Plus simplement on peut dire que la relaxation vise par divers moyens (psychiques ou physiques) a obtenir un bien-être général du corps et de l'esprit, à entrer en soi pour mieux se connaître, maîtriser son stress et ses émotions, et plus généralement à établir une meilleur communication avec le monde environnant. Il existe deux grandes classes de méthodes comme nous allons le voir. La première, inspirée de Schultz, est plutôt "psychologique". La deuxième est parti des travaux de Jacobson, et est à départ "physiologique" (c'est à dire physique).

Du Yoga à la sophrologie

Les relaxations font parties de l'histoire de l'humanité et des religions. Elles sont une composante majeures des mystiques chamanique, hindouiste, bouddhiste (yoga), soufiste et des méditations des chrétiens d'orient. De même dans le taoïsme, les "gymnastique de l'esprit" font partie intégrante de la vie quotidienne. Il s'agit toujours d'un moyen d'expression corporel et d'harmonisation du corps et de l'esprit, tout en travaillant, à partir de la concentration, la maîtrise de Soi (pulsions, émotions, pensées ...).

Durant des siècles l'occident s'est méfié du corps (devenu même impur pour certains chrétiens). Cependant au 19ième siêcle l'hypnose fut utilisé en neuro-psychiatrie par Charcot à la Salpétrière, et pendant un temps, par Freud lui-même comme traitement de l'hystérie, avant d'être abandonné par la psychanalyse pour ses effets de suggestion et de dépendance.

L'hypnose est avant tout une capacité biopsychologique d'atteindre un état proche du sommeil ( et donc d'approcher l'inconscient ), provoquée par des paroles ou des gestes. Durant les années 1970 Milton Erickson renouvellera l'expérience mais en favorisant un nouveau fonctionnement mental pour le sujet et en réduisant la part de suggestion   (hypnose sans transe). En fait de nombreuses méthodes de relaxation s'en sont inspirées, même le training-autogène de Schultz à un certain niveau.

Cependant la sophrologie qui intéresse aujourd'hui beaucoup médecins, sages-femmes, infirmiers, psychomotriciens et kinésithérapeutes, dérive en grande partie de l'hypnose, bien que le sujet soit peu soumis au thérapeute. C'est une véritable synthèse du yoga, de l'hypnose, des relaxations suggestives types Schultz, et des méditations zen, élaboré en 1960 par le professeur Alfonso Caycedo (psychiatre colombien). Il s'agit d'une étude de l'harmonie de l'esprit: après une détente musculaire induite par la parole, puis une "sophroacceptation" de réalités externes, les sujets sont invités à réfléchir à des questions existentielles. Cela entraine une modification des états de conscience et conduit à une meilleur connaissance de soi. Au delà de la relaxation, le sujet apprend à "être au monde".

 

Jacobson et Wintrebert

Jacobson est la deuxième grande technique qui a eu une influence considérable sur beaucoup d'autres.

Le point de départ est ici physiologiqueet non plus psychologique bien que la décontraction

musculaires intéresse les centres supérieurs (esprit). Il s'agit de travailler directement sur les muscles pour les détendre.

 

Les exercices sont relativement simples mais longs : ils consistent à se concentrer sur la différence entre la tension musculaire (obtenue par la forte contraction d'un muscle) et la détente lors du relachement.

Entre chaque contactions (dites "de repérage") le temps est suffisament long pour ressentir l'état de bien-être qui s'installe. Une progression a lieu durant la séance et d'une séance à l'autre puisque le sujet appréciera des degrés de tensions de plus en plus faible.

 

Par la suite Wintrebert élaborera une méthode dite "activo-passive". Dans un premier temps elle vise à obtenir une régulation du tonus par mobilisation passive des membres et dans un deuxième temps à associer les mouvements et attitudes de la vie quotidienne à ces nouveaux états de relaxation. Il s'agit là tout simplement de manipuler très lentement les jambes, les pieds, les bras, les mains et la tête du sujet qui doit se laisser aller, s'abandonner dans les bras du relaxologue, qui effectue une série de mouvements de contractions, très lentes. Cette méthode qui s'apparente à un véritable bercement, est très agréable quand on sait faire confiance et si le fait de se faire toucher n'est pas un problème.

De Ajuriaguerra 

Juan de Ajuriaguerra a établi une méthode originale de relaxation à la fois psychologique et physiologique, qu'il appelle "rééducation psychotonique". Elle est basée sur la régression, le déconditionnement et l'écoute du corps par le dialogue tonico-émotionnel. Pour cet auteur l'état de nos émotions et notre tension mentale se retrouvent dans le tonus musculaire. Les résistances à la détente sont rapprochées des mécanismes de défenses psychologiques et le travail d'élaboration qui en découle aiderai à la résolution tonique.

 

Le but central de la méthode est de permettre au sujet une meilleure utilisation de ses tensions pour arriver à l'autonomie.

 

Les relaxations dynamiques

Très utlisées, notamment en psychomotricité, elles mettent en jeu le mouvement lent et global du corps, synchronisé avec la respiration. Par la coordination entre la partie supérieure et inférieure du corps et la concentration qu'elles nécessitent elles aboutissent à l'élaboration d'une harmonie entre le corps et la pensée.

L'expression de toute la personnalité est en jeu au niveau supérieur.

 

Le tai chi chuan est une des plus anciennes méthodes. A un haut niveau c'est une philosophie de la vie utilisée en Chine ( dans le taoïsme ) pour harmoniser nos forces psychiques opposées (qualifiée de ying et yang).

En occident on l'utilise plus comme une gymnastique de l'esprit. Le corps s'engage dans l'espace au moyen d'une série de mouvements lents synchronisés. La maîtrise des séquences motrices nécessite une bonne mémorisation et une utilisation adéquate de la respiration.

 

Le yoga est également une méthode traditionnelle utilisée depuis des millénaires comme art de vivre et façon d'être aboutissant au dernier degré à la libéraration spirituelle. Le hatha-yoga est le plus connu en occident , il s'agit d'un ensemble de postures à réaliser en synchronie avec la respiration, accompagnées d'un travail de fixation de l'attention et de mentalisation.

 

Moshe Feldenkrais a élaboré une méthode de prise de conscience du corps et de contrôle harmonieux et global de toute l'activité corporelle. Après un temps de repos au sol avec prise de conscience des appuis la méthode consiste à s'imaginer mentalement et en temps réel un mouvement donné puis à le réaliser ensuite très lentement : grâce à la mise en jeu successive des muscles agonistes et antagonistes nous obtenons un étirement passif des segments musculaires et donc une détente profonde. Les mouvements peuvent être par exemple: étendu sur le sol relever doucement les jambes ou les bras, rotations de la tête, élévation du bassin, bascule du tronc d'un côté et de l'autre...

 

Plus proche de nous Madame Orlic a enseigné à la Salpétrière en psychomotricité, à Paris, son "éducation gestuelle".Elle se base sur la prise de conscience du corps à travers des mouvements d'abord dissociés, en visant le relachement musculaire. Le but ultime est la régulation des affects par l'expression d'un corps réunifié, libre d'entrer dans un processus de communication avec le monde.

 

Applications pratiques

Il existe de multiples applications, du jeune enfant à la personne agée. Pour les plus petits les exercices seront évidament ludique et adaptés afin d'être facilement compréhensibles (jeux détentes, imitations d'animaux, mobilisations passives des membres avec la méthode Wintrebert ...), pour les plus anciens ils seront facile à réaliser et sécurisant (exercices gestuels sur chaise avec travail respiratoire, tai chi chuan simplifié ...).

 

Tout le monde peut bénifier de la relaxation sous forme d'auto-entrainement mais certaines personnes peuvent en avoir plus besoin que d'autres. Le champ d’application est très vaste en psychomotricité par exemple et nous ne donnerons que quelques exemples. L’utilisation des méthodes est rarement exhaustive et le thérapeute fait son choix en fonction de sa personnalité et du projet propre aux pathologies, il lui arrive de prendre qu’un aspect d’une technique ou de l’adapter, voir de les mélanger au contraire.

Toutes les pathologies peuvent en bénéficier mais c’est en psychiatrie qu’elles sont le plus utilisées. On pense bien sûr au traitement de l'anxiété et de l'angoisse, la gestion du stress, la dépression ... Toutefois attention, en cas de psychose grave il est conseillé d'éviter de travailler lors des périodes de délires. Par ailleurs le psychomotricien ou le relaxologue bénificient là d’un outil irremplaçable de régulation du tonus musculaire et de l'attention très utile dans la prise en charge de l'instabilité psychomotrice, chez l'enfant hyperactif par exemple ou dans le cas de troubles tonico-émotionnels (tics, bégaiment ...).

 

En conclusion nous pouvons dire que la relaxation peut certes aider à maitriser certains aspects corporels, mais elle sert surtout à tout à chacun de mieux se connaître, mieux habiter son corps et mieux évoluer dans son environnement.

 

Pour notre part nous l'utilisons actuellement avec des enfants et adultes handicapés mentaux en institutions, nous l'avons utilisé auparavent en libéral dans un foyer de jeunes travailleurs (avec des personnes en difficultés sociales) et en psychiatrie adulte durant un stage de troisième et dernière année d'école de psychomotricien.

 

Du Yoga à la sophrologie

Les relaxations font parties de l'histoire de l'humanité et des religions. Elles sont une composante majeures des mystiques chamanique, hindouiste, bouddhiste (yoga), soufiste et des méditations des chrétiens d'orient. De même dans le taoïsme, les "gymnastique de l'esprit" font partie intégrante de la vie quotidienne. Il s'agit toujours d'un moyen d'expression corporel et d'harmonisation du corps et de l'esprit, tout en travaillant, à partir de la concentration, la maîtrise de Soi (pulsions, émotions, pensées ...).

Durant des siècles l'occident s'est méfié du corps (devenu même impur pour certains chrétiens). Cependant au 19ième siêcle l'hypnose fut utilisé en neuro-psychiatrie par Charcot à la Salpétrière, et pendant un temps, par Freud lui-même comme traitement de l'hystérie, avant d'être abandonné par la psychanalyse pour ses effets de suggestion et de dépendance.

L'hypnose est avant tout une capacité biopsychologique d'atteindre un état proche du sommeil ( et donc d'approcher l'inconscient ), provoquée par des paroles ou des gestes. Durant les années 1970 Milton Erickson renouvellera l'expérience mais en favorisant un nouveau fonctionnement mental pour le sujet et en réduisant la part de suggestion   (hypnose sans transe). En fait de nombreuses méthodes de relaxation s'en sont inspirées, même le training-autogène de Schultz à un certain niveau.

Cependant la sophrologie qui intéresse aujourd'hui beaucoup médecins, sages-femmes, infirmiers, psychomotriciens et kinésithérapeutes, dérive en grande partie de l'hypnose, bien que le sujet soit peu soumis au thérapeute. C'est une véritable synthèse du yoga, de l'hypnose, des relaxations suggestives types Schultz, et des méditations zen, élaboré en 1960 par le professeur Alfonso Caycedo (psychiatre colombien). Il s'agit d'une étude de l'harmonie de l'esprit: après une détente musculaire induite par la parole, puis une "sophroacceptation" de réalités externes, les sujets sont invités à réfléchir à des questions existentielles. Cela entraine une modification des états de conscience et conduit à une meilleur connaissance de soi. Au delà de la relaxation, le sujet apprend à "être au monde".

 

Jacobson et Wintrebert

Jacobson est la deuxième grande technique qui a eu une influence considérable sur beaucoup d'autres.

Le point de départ est ici physiologiqueet non plus psychologique bien que la décontraction

musculaires intéresse les centres supérieurs (esprit). Il s'agit de travailler directement sur les muscles pour les détendre.

 

Les exercices sont relativement simples mais longs : ils consistent à se concentrer sur la différence entre la tension musculaire (obtenue par la forte contraction d'un muscle) et la détente lors du relachement.

Entre chaque contactions (dites "de repérage") le temps est suffisament long pour ressentir l'état de bien-être qui s'installe. Une progression a lieu durant la séance et d'une séance à l'autre puisque le sujet appréciera des degrés de tensions de plus en plus faible.

 

Par la suite Wintrebert élaborera une méthode dite "activo-passive". Dans un premier temps elle vise à obtenir une régulation du tonus par mobilisation passive des membres et dans un deuxième temps à associer les mouvements et attitudes de la vie quotidienne à ces nouveaux états de relaxation. Il s'agit là tout simplement de manipuler très lentement les jambes, les pieds, les bras, les mains et la tête du sujet qui doit se laisser aller, s'abandonner dans les bras du relaxologue, qui effectue une série de mouvements de contractions, très lentes. Cette méthode qui s'apparente à un véritable bercement, est très agréable quand on sait faire confiance et si le fait de se faire toucher n'est pas un problème.

De Ajuriaguerra 

Juan de Ajuriaguerra a établi une méthode originale de relaxation à la fois psychologique et physiologique, qu'il appelle "rééducation psychotonique". Elle est basée sur la régression, le déconditionnement et l'écoute du corps par le dialogue tonico-émotionnel. Pour cet auteur l'état de nos émotions et notre tension mentale se retrouvent dans le tonus musculaire. Les résistances à la détente sont rapprochées des mécanismes de défenses psychologiques et le travail d'élaboration qui en découle aiderai à la résolution tonique.

 

Le but central de la méthode est de permettre au sujet une meilleure utilisation de ses tensions pour arriver à l'autonomie.

 

Les relaxations dynamiques

Très utlisées, notamment en psychomotricité, elles mettent en jeu le mouvement lent et global du corps, synchronisé avec la respiration. Par la coordination entre la partie supérieure et inférieure du corps et la concentration qu'elles nécessitent elles aboutissent à l'élaboration d'une harmonie entre le corps et la pensée.

L'expression de toute la personnalité est en jeu au niveau supérieur.

 

Le tai chi chuan est une des plus anciennes méthodes. A un haut niveau c'est une philosophie de la vie utilisée en Chine ( dans le taoïsme ) pour harmoniser nos forces psychiques opposées (qualifiée de ying et yang).

En occident on l'utilise plus comme une gymnastique de l'esprit. Le corps s'engage dans l'espace au moyen d'une série de mouvements lents synchronisés. La maîtrise des séquences motrices nécessite une bonne mémorisation et une utilisation adéquate de la respiration.

 

Le yoga est également une méthode traditionnelle utilisée depuis des millénaires comme art de vivre et façon d'être aboutissant au dernier degré à la libéraration spirituelle. Le hatha-yoga est le plus connu en occident , il s'agit d'un ensemble de postures à réaliser en synchronie avec la respiration, accompagnées d'un travail de fixation de l'attention et de mentalisation.

 

Moshe Feldenkrais a élaboré une méthode de prise de conscience du corps et de contrôle harmonieux et global de toute l'activité corporelle. Après un temps de repos au sol avec prise de conscience des appuis la méthode consiste à s'imaginer mentalement et en temps réel un mouvement donné puis à le réaliser ensuite très lentement : grâce à la mise en jeu successive des muscles agonistes et antagonistes nous obtenons un étirement passif des segments musculaires et donc une détente profonde. Les mouvements peuvent être par exemple: étendu sur le sol relever doucement les jambes ou les bras, rotations de la tête, élévation du bassin, bascule du tronc d'un côté et de l'autre...

 

Plus proche de nous Madame Orlic a enseigné à la Salpétrière en psychomotricité, à Paris, son "éducation gestuelle".Elle se base sur la prise de conscience du corps à travers des mouvements d'abord dissociés, en visant le relachement musculaire. Le but ultime est la régulation des affects par l'expression d'un corps réunifié, libre d'entrer dans un processus de communication avec le monde.

 

Applications pratiques

Il existe de multiples applications, du jeune enfant à la personne agée. Pour les plus petits les exercices seront évidament ludique et adaptés afin d'être facilement compréhensibles (jeux détentes, imitations d'animaux, mobilisations passives des membres avec la méthode Wintrebert ...), pour les plus anciens ils seront facile à réaliser et sécurisant (exercices gestuels sur chaise avec travail respiratoire, tai chi chuan simplifié ...).

 

Tout le monde peut bénifier de la relaxation sous forme d'auto-entrainement mais certaines personnes peuvent en avoir plus besoin que d'autres. Le champ d’application est très vaste en psychomotricité par exemple et nous ne donnerons que quelques exemples. L’utilisation des méthodes est rarement exhaustive et le thérapeute fait son choix en fonction de sa personnalité et du projet propre aux pathologies, il lui arrive de prendre qu’un aspect d’une technique ou de l’adapter, voir de les mélanger au contraire.

Toutes les pathologies peuvent en bénéficier mais c’est en psychiatrie qu’elles sont le plus utilisées. On pense bien sûr au traitement de l'anxiété et de l'angoisse, la gestion du stress, la dépression ... Toutefois attention, en cas de psychose grave il est conseillé d'éviter de travailler lors des périodes de délires. Par ailleurs le psychomotricien ou le relaxologue bénificient là d’un outil irremplaçable de régulation du tonus musculaire et de l'attention très utile dans la prise en charge de l'instabilité psychomotrice, chez l'enfant hyperactif par exemple ou dans le cas de troubles tonico-émotionnels (tics, bégaiment ...).

 

En conclusion nous pouvons dire que la relaxation peut certes aider à maitriser certains aspects corporels, mais elle sert surtout à tout à chacun de mieux se connaître, mieux habiter son corps et mieux évoluer dans son environnement.

 

Pour notre part nous l'utilisons actuellement avec des enfants et adultes handicapés mentaux en institutions, nous l'avons utilisé auparavent en libéral dans un foyer de jeunes travailleurs (avec des personnes en difficultés sociales) et en psychiatrie adulte durant un stage de troisième et dernière année d'école de psychomotricien.