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​Les bienfaits du massage

 

Les aspects fondamentaux des effets attendus du massage. Dans cet article, sauf indication contraire, les effets du massage décrits concernent le massage suédois.

Bienfaits physiologiques du massage 

Dans une revue concernant des sujets sains, Weerapong et al. (2005) rapportent qu’un massage du dos de six minutes s’accompagne d’une augmentation de la température cutanée pendant dix minutes. Ils soulignent aussi l’augmentation de la température intramusculaire (entre 0 et 2,5 cm de profondeur) mais sans augmentation du débit sanguin intramusculaire. Les massages, comme le Dalak agissent pour stimuler la circulation sanguine, apaiser les tensions mais également réguler les émotions. Ces résultats font se poser la question de l’utilité du massage dans l’amélioration des performances ou la prévention des blessures. 

A contrario, ils rapportent une augmentation du débit sanguin vasculaire mais des biais méthodologiques dans toutes les études positives limitent la fiabilité clinique (petits échantillons, pas de groupe contrôle). Concernant les modifications hormonales et parasympathiques, si leur revue confirme les effets bénéfiques du massage sur la diminution du cortisol, leurs critères d’inclusion restreints ne permettent pas de conclure à une diminution du stress chez des sujets sains.

Une autre revue souligne l’effet d’atténuation de l’inflammation à la suite d’un massage. La mécanotransduction est définie comme la transformation d’un stimulus mécanique en un signal chimique après une déformation tissulaire mécanique externe. Les auteurs rapportent l’effet de mécanotransduction modulant la voie de signalisation du processus inflammatoire obtenu par le massage. Ainsi, le massage diminue les lésions secondaires, la sensibilisation nerveuse, améliore la récupération, et réduit et prévient la douleur.

Les bienfaits du massage

 

Bienfaits neurophysiologiques du massage

Peu d’éléments sont retrouvés dans la littérature sur les effets du massage sur le système nerveux central. Avec l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), Sliz et al. (2012) ont évalué l’effet immédiat de trois types de massage sur le pied droit (suédois, réflexe, avec objet en bois) comparés à un groupe contrôle sans massage. Ces séances de massage de 8,5 minutes sur 42 participants ont montré une modulation de l’activité neuronale de certaines régions cérébrales impliquées dans l’état d’éveil. La plus importante modification a été obtenue avec le massage suédois. Le massage réflexe a un effet plus modéré. Le massage avec objet n’a pas d’effet significatif, montrant l’importance du touché humain dans ce type de traitement.

 

Bienfaits sensorimoteurs du massage

Les conséquences du massage sur les aspects sensorimoteurs (augmentation de la sensibilité, de la précision des mouvements, amélioration du schéma corporel, etc.) sont recherchées par le kinésithérapeute. Pourtant, peu d’éléments sont retrouvés sur le sujet dans la littérature.

Une équipe danoise a travaillé sur la modification du sens de la position par le massage. Dans une de leur étude, l’évaluation des processus sensorimoteurs a été effectuée en se fondant sur la capacité des sujets à revenir à une position encodée, ou à imiter les configurations anatomiques du membre controlatéral. Sur 18 sujets jeunes sains, les auteurs ont observé une diminution des erreurs de reproduction d’une position préalable à la suite d’un massage du genou de dix minutes. Ces résultats n’ont toutefois pas été retrouvés dans une autre étude de la même équipe portant sur 19 patients présentant une arthrose du genou.

D’autres auteurs ont mesuré les effets du massage sur l’activation des processus sensorimoteurs évalués par l’étude des temps de réponse dans une tâche de rotation mentale de segments corporels (ici, des images de pieds dont les sujets doivent identifier la latéralité). Les résultats montrent un effet immédiat du massage, qui se traduit par une activation plus rapide des processus sensorimoteurs, suggéré par la plus grande rapidité des réponses des participants. Cet effet bénéfique du massage persiste sur une période de 24 heures.

 

 

Les effets et bienfaits attendus des massages : aspects cliniques

 

 

Les bienfaits du massage pour le bébé

 

Les bienfaits du massage pour le bébé

Chez le bébé prématuré, les effets bénéfiques du massage se traduisent notamment par une prise de poids, une amélioration du sommeil, une diminution des pleurs et de l’agitation et du stress (notamment le hoquet). Chez le bébé non prématuré, un massage effectué par les parents préalablement formés apporte un gain de poids et un meilleur développement lors du premier mois (meilleure performance d’orientation, moins d’excitation et un score de dépression plus faible sur l’échelle de Brazelton). Ces améliorations se poursuivent par une diminution de l’irritabilité et des troubles du sommeil.

 

Les bienfaits du massage pour le sportif

Les trois points majeurs d’étude dans le domaine sportif sont la préparation de l’activité, la récupération musculaire et la prévention des blessures. Dans un article récent, Moraska (2013) recommande l’utilisation du massage uniquement dans la récupération musculaire après une course à pied de 10 km. De plus, les sujets qui ont déjà rec¸u un massage avant présentent un niveau de récupération musculaire supérieur par comparaison à ceux sans expérience préalable du massage.

Cependant, dans deux revues de la littérature, les auteurs mettent en avant le peu de preuves scientifiques validant l’utilisation du massage chez le sportif. Ils rapportent que le massage a des effets psychologiques sur la récupération, qu’il réduit la sévérité de la douleur musculaire sans toutefois avoir d’effet sur la perte fonctionnelle. Les différentes techniques à préconiser comme les mécanismes d’action du massage ont été peu investiguées, conduisant les auteurs à recommander des recherches supplémentaires. Moraska (2005) ajoute la nécessité d’études bien conc¸ues requérant des thérapeutes spécialement formés pour administrer ce type de thérapie.

 

Les bienfaits du massage pour une cicatrice

Les preuves pour l’utilisation du massage dans le traitement des cicatrices sont faibles avec des limites qui ne permettent pas de conclure actuellement, même si les auteurs décrivent un intérêt plus important dans les cicatrices postchirurgicales que traumatiques ou postbrûlures.

 

Les bienfaits du massage pour le sommeil

Chez des sujets déments institutionnalisés, il existe une amélioration significative de la durée du sommeil (+ 36 min) après un massage du dos de seulement trois minutes. Dans une métaanalyse, Lee et al. (2011) évaluent les effets du massage des pieds, de type réflexologie. Ce type de massage soulagerait la fatigue et améliorerait le sommeil, même si d’autres évaluations sont conseillées pour compléter les résultats obtenus.

À l’inverse, dans le cas de la fibromyalgie, fréquemment associée à une fatigue importante due à des troubles du sommeil, d’autres auteurs n’ont pas retrouvé d’effet significatif du massage sur le sommeil dans leur méta-analyse.

 

Les bienfaits du massage pour la posture

Le rôle du massage et de la manipulation de la cheville et du pied sur le contrôle postural de sujets âgés a été étudié par une équipe française de Grenoble. D’abord, dans une étude randomisée contrôlée avec un groupe placebo, ils ont évalué le contrôle postural au moyen d’une plateforme de force sur 70 sujets âgés institutionnalisés. Les auteurs observent qu’une séance de manipulation de la cheville et du pied pendant 20 minutes permet de compenser les déséquilibres résultant d’une occlusion visuelle.

Ensuite, sur une évaluation du même type chez 28 sujets âgés hospitalisés, ils montrent également les effets bénéfiques de ce type de séance sur deux tests cliniques, le One Leg Balance et le Timed Up and Go.

Les bienfaits du massage contre la douleur

 

Les bienfaits du massage pour la mobilité

Dans une étude contrôlée randomisée sur une population de 34 sujets présentant des douleurs lombaires nociceptives de plus de six mois, 30 minutes de massage deux fois par semaines sur cinq semaines (versus une séance de relaxation de même durée) ont apporté une amélioration de la mobilité et de la mobilité sans douleur, ainsi qu’une diminution des hormones de stress et une diminution de la douleur. La même équipe arrive à des conclusions similaires avec l’étude de patients atteints d’arthroses de la nuque ou du genou. L’amélioration de la mobilité est aussi confirmée après avoir comparé les conséquences de quatre semaines de massage au port d’une gouttière d’occlusion chez 28 patients présentant des désordres temporomandibulaires.

A contrario, d’autres auteurs ont comparé les effets d’un massage à ceux accompagnant une kinésithérapie de « routine » (électrothérapie, ultrasons et vibration) sur des patientes avec des douleurs lombaires subaiguës ou chroniques. Dans les deux groupes, ils associent un traitement par exercices. Ils constatent une amélioration fonctionnelle dans les deux groupes mais seul le groupe massage diminue significativement l’intensité de la perception douloureuse. En revanche, ils ne retrouvent pas d’amélioration sur la mobilité. Des évaluations complémentaires sur les modalités de massage sont donc nécessaires.

 

Les bienfaits du massage contre la douleur

La prise en charge de la douleur par le massage est un sujet majeur de la littérature. Au 1er janvier 2016, sur 1361 occurrences de Pubmed sur les essais cliniques concernant le massage, 467 (plus d’un tiers) concernaient la douleur. Il y avait 53 méta-analyses.

Les différentes théories d’action du massage sur la douleur sont la théorie du gate-control, l’activation parasympathique, l’action chimique, l’effet mécanique, la restauration du sommeil ou l’attention interpersonnelle. L’absence d’effet retrouvé dans une méta-analyse en postmassage immédiat sur la douleur questionne la théorie la plus populaire du gate-control.

Une revue systématique, dans le cas de migraine, évalue le massage comme équivalent à la kinésithérapie active, la relaxation, les manipulations vertébrales, l’utilisation de propanolol ou de topiramate. Les auteurs insistent sur les limites méthodologiques des études évaluées (petits échantillons, pas de groupe contrôle) et la nécessité de poursuivre les recherches. Dans le cas des douleurs des bras, des épaules et de la nuque, la méta-analyse effectuée par Verhagen et al. (2013) amène à conclure à l’absence de plus-value du massage après des exercices. Furlan et al. (2008) effectuent une méta-analyse sur les effets du massage sur la douleur lombaire. Ils concluent à son intérêt dans le cas de douleur subaiguë et chronique, surtout s’il est associé à des exercices et une éducation du patient. Dans leur méta-analyse sur le massage dans le cadre de douleurs liées à la grossesse, Smith et al. (2012) concluent à son utilité potentielle, mais aussi à la nécessité de poursuivre les recherches. Dans leur méta-analyse sur la fibromyalgie, certains auteurs n’ont pas retrouvé d’effet significatif du massage sur l’anxiété, la dépression et la douleur, sauf dans le cas où le programme dure plus de cinq semaines. Dans une revue, Falkensteiner et al. (2011) s’intéressent au massage dans le cadre de soins palliatifs liés au cancer. Si le massage ne remplace pas le traitement pharmacologique, ces auteurs le préconisent dans la prise en charge globale associée, notamment s’agissant de la réduction de la douleur, et de la réduction de l’anxiété et de la dépression. 

Les bienfaits du massage sont ainsi prometteurs pour lutter contre l'anxiété, soulager les articulations, les tensions musculaires. Mais l’on constate dans l’ensemble que de nouvelles recherches sur le massage sont nécessaires. Une meilleure qualité méthodologique, un praticien masseur spécialement formé au massage suédois et une description des modalités des massages évalués.

 

Consultez notre guide du massage.